Abus sexuels dans l’Eglise : Création d’une Commission indépendante de reconnaissance et de réparation par la Corref

Lors de son assemblée générale qui a eu lieu à Lourdes cette semaine, la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) a voté la création d’une commission indépendante de reconnaissance et de réparation des abus sexuels. Elle sera présidée par le magistrat Antoine Garapon.
Lors de la conférence de presse donnée ce vendredi matin par la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) à l’issue de leur assemblée générale qui s’est déroulée à Lourdes du 16 au 19 novembre, Véronique Magron a annoncé la création d’une Commission indépendante de reconnaissance et de réparation (CRR) pour les victimes d’abus sexuels.
Cette Commission, qui aura un mandat de quatre ans, sera présidée par le magistrat Antoine Garapon, également membre de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’église (CIASE).
L’AG de la Corref, qui intervient quelques semaines après la remise du rapport de la CIASE, portait sur le thème « Responsables pour l’avenir ». Un des enjeux de cette rencontre étant de reconnaitre » la responsabilité collégiale de la vie religieuse dans le scandale des abus et agressions sexuelles » et de voter « des résolutions majeures, pour la mise en place d’actions et de démarches en faveur des personnes victimes ».
La création d’une Commission indépendante de reconnaissance et de réparation étant l’une de ces « résolutions majeures ».
Dans son discours d’ouverture, Véronique Magron qui a été élue à la tête de la Corref pour un second mandat a insisté sur l’importance de prendre ses responsabilités face aux abus, affirmant qu’il s’agissait de le faire avec « modestie » compte tenu du contexte.
« Mais il revient à notre génération de prendre ses responsabilités. Aujourd’hui, c’est à nous, qui sommes à cet endroit, de le faire. Pleinement. Se décider à agir, avec modestie autant qu’avec détermination. L’heure n’est pas historique. Car il aurait été historique de pouvoir interrompre l’action des prédateurs, le silence de nos maisons, le déni de justice et de vérité, comme on parvient à interrompre une sourde cruauté contre les petits, à se lever contre l’iniquité. Nous ne l’avons pas fait, y compris si depuis longtemps certains ont alerté et y ont laissé une part de leur vie. Alors oui la modestie s’impose. »
Ajoutant qu’il faut maintenant « passer aux actes », elle a conclu en déclarant : « approcher du Christ, le servir, impose de répondre de la chair martyrisée, de l’intégrité violentée dans nos propres Maisons de Dieu ». Elle a ensuite cité un passage de la Bible :
« Quand le filet est plein, les pêcheurs le tirent sur le rivage, puis ils s’asseyent, recueillent dans des paniers ce qu’il y a de bon et rejettent ce qui ne vaut rien. (Matthieu 13 verset 48) »
Camille Westphal Perrier